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sophie que nous proposons, ne seroit pas d’un grand service dans le commerce ordinaire de la vie. Ce n’est pas un objet qui soit comme sous la main, et que tous puissent saisir aisément ; elle ne flatte point l’esprit humain, en se mariant aux préjugés dont il est rempli ; elle ne s’abaissera point à la portée des esprits ordinaires, et ils ne la pourront saisir que par ses effets et son utilité.

Ainsi, pour montrer une égale faveur à ces deux espèces de philosophie et ménager les intérêts de l’une et de l’autre, distinguons deux sources différentes de philosophie et deux départemens des sciences, ainsi que deux tribus ou familles de philosophes et de contemplatifs, familles qui ne sont nullement étrangères l’une à l’autre, encore moins ennemies par état, mais au contraire intéressées à resserrer par des secours mutuels ces liens naturels qui les unissent, et à former entre elles une sorte de confédération : en un mot, distinguons un art de cultiver les sciences, et un art de