Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/9

Cette page n’a pas encore été corrigée

cope, c’est l’analogie, qui met en état de voir les objets toujours éloignés, ou ceux qu’on n’a pu encore rapprocher de nos yeux, par l’observation et l’expérience. En un mot, l’analyse et l’analogie sont les deux yeux du philosophe ; et la logique, qui les dirige, est l’instrument universel. C’est le vif et continuel sentiment de cette vérité qui a formé les six plus grands génies qui aient paru dans le monde& ; Aristote, Bacon, Pascal, Descartes, Newton et Leibnitz. Ces hommes sublimes n’ont point eu de genre, parce qu’aucun genre ne leur fut étranger ; et aucun genre ne leur fut étranger, parce qu’ils furent tous logiciens. Tous ont senti que, pour bien voir et pour voir loin, il faut d’abord nettoyer et fortifier, armer sa vue ; qu’un bon instrument sert à voir nettement, et à toutes distances, toutes sortes d’objets. Enfin, que, pour ne jamais égarer ni soi ni les autres, il faut, à l’aide d’une méthode sûre et toujours la même, se mettre en état de savoir et de dire à chaque ins-