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des derniers : tout en se plaignant sans cesse de la difficulté des recherches, de l’obscurité des choses ; tout en donnant de fréquens signes d’impatience, et en rongeant, pour ainsi dire leur frein, ils n’ont pas laissé de s’occuper vivement de leur dessein, et de s’attacher à l’étude de la nature avec une sorte d’opiniâtreté ; pensant avec raison que, pour terminer cette question même, et savoir enfin si l’on peut en effet savoir quelque chose, il falloit au lieu de disputer sur ce point, le décider par l’expérience. Encore ceux-là même s’abandonnèrent trop à l’impétuosité naturelle de leur entendement, sans aucune règle fixe qui le dirigent ou le contînt ; s’imaginant que, pour pénétrer dans les secrets de la nature, il suffisoit de méditer avec obstination, de tourner, pour ainsi dire, son esprit dans tous les sens, et de le maintenir dans une agitation perpétuelle.

Quant à notre marche, autant elle est difficile à suivre, autant elle est facile