ait toujours raison, c’est celui qui ne donne jamais tort à personne, mais qui sait se doubler et se compléter lui-même, en réunissant ce que les deux partis contraires veulent séparer. Au reste, ce n’est point, à proprement parler, sur l’expérience que s’appuie l’empyrique, mais seulement sur l’analogie, Car, avant de manger un morceau de pain, ou de foire usage d’un remède, il n’a point encore l’expérience de ce pain, ni de ce remède individuel, mais seulement de ceux dont il a fait l’épreuve ; et il ne fait usage de ceux-ci qu’en conséquence d’une conjecture appuyée sur ce syllogisme tacite : les corps très semblables extérieurement, sont aussi très analogues par leurs qualités intimes, Or, ce pain ou ce remède sont très semblables, extérieurement, à ceux dont j’ai fait usage : donc, etc. Le méthodiste procède ainsi : les sujets de telle classe très nombreuse, ont telle propriété ; ou, ce qui est la mème chose, les sujets qui se ressemblent par telles qualités distinctives, se ressemblent aussi par telles qualités affectives (car les qualités distinctives servent à classer les sujets ; et ces classifications, à deviner, avant l’expérience, leurs qualités affectives), Or, le sujet en question est de cette classe, puisqu’il a telles qualités distinctives qui la caractérisent : donc, etc. On voit ici que l’empyrique raisonne ainsi que le méthodiste ; et que le méthodiste s’ap-
Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/449
Cette page n’a pas encore été corrigée