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cues. Cette triple censure a été telle qu’elle devoit être, nous y avons procédé par la seule voie des signes et de l’évidence des causes ; car n’étant d’accord avec les autres, ni sur les principes, ni sur les formes de démonstrations, nous ne pouvions employer aucun autre genre de réfutation.

Ainsi il est temps de passer à l’art même et à la vraie manière d’interpréter la nature ; cependant quelques observations préliminaires ne seront pas inutiles. Comme notre but, dans ce premier livre d’aphorismes, est de préparer les esprits non-seulement à bien entendre, mais même à adopter, à goûter ce qui doit suivre, l’entendement étant désormais débarrassé de préjugés, et devenu, pour ainsi dire une table rase, il reste à maintenir les esprits dans la bonne disposition où nous les avons mis, et dans une sorte d’aspect favorable à l’égard de ce que nous allons proposer. Car outre cette sorte de prévention, qui a pour cause un préjugé ancien et invétéré, ce qui pourroit encore for-