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Or, la physique ordinaire ne tend pas même à ces deux buts. On dit bien ordinairement que la véritable science a pour base la connoissance des causes, et l’on en distingue de quatre espèces ; savoir : les causes matérielle, efficiente, formelle et finale.

Mais l’on regarde la découverte des causes formelles comme impossibles.

Et la considération des causes finales sophistique et dénature toute la philosophie naturelle, à l’exception de cette partie qui a pour objet les actions humaines ; c’est-à-dire, la morale et la religion, où cette considération est nécessaire.

Les causes matérielle et efficiente, qu’envisage la physique vulgaire, ne sont que des causes éloignées ; elle ne les considère que vaguement, et seulement par leurs apparences grossières et superficielles, par leur physionomie, sans s’embarrasser du progrès continu vers la forme.

Dans la nature, je le sais, il n’y a que des individus exerçant des actions individuelles aussi, et conformément à une loi. Mais cette loi, on peut l’envisager en faisant abstraction des individus. C’est à cette loi, ainsi envisagée, et à ses paragraphes, que nous donnons le nom de formes.

Nous avons, il est vrai, réprouvé les abstractions, mais seulement cette sorte d’abstractions a qu’on fait témérairement avant l’observation et