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sans interruption, le trésor de l’expérience et de la raison humaine. 2°. Le rapprochement successif de toutes les petites parties solides de ce globe ; rapprochement qui est l’effet de l’attraction qu’elles exercent continuellement les unes sur les autres et qui surmonte de plus en plus la force contraire et tendante à les écarter ; ce qui racornit de plus en plus la substance de notre globe, comme l’âge racornit celle du corps humain à mesure que l’homme vieillit. 3°. Le refroidissement successif et continu dont nous venons de parler soit qu’il ait pour cause la diminution de la chaleur propre et initiale du soleil ; ou celle des causes ou conditions inhérentes à notre planète, et tendantes à conserver ou à augmenter l’intensité de cette chaleur ; ou encore celle du feu central (quant à sa quantité de matière, où à son activité), dont l’existence ne peut plus être douteuse, depuis qu’on a observé en tant de lieux, que dans le sein de la terre, jusqu’à une certaine profondeur, règne une température uniforme et toujours la même (celle de dix degrés à peu près), et qu’au-delà la chaleur va toujours en augmentant, à mesure qu’on avance vers le centre ; ou enfin, la simple dissipation de la chaleur du globe, opérée par le temps, et quelle que soit la cause de cette chaleur. Ce monde vieillit comme ses habitans et le tout s’use comme ses parties.