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crétion et la prudence ; et cette crainte vient de ce que, traduisant à leur manière, et tordant indignement les passages de l’écriture sainte, qui ont pour objet les divins mystères seulement, et ne s’adressant qu’à ceux qui veulent scruter les secrets de Dieu même, ils appliquent ces passages aux mystères de la nature qu’il n’est point défendu de vouloir pénétrer, et qui ne sont point sous l’interdit. D’autres, plus rusés et qui y pensent à plus d’une fois trouvent au bout de leurs calculs, que si les causes et les moyens restoient inconnus, il seroit plus aisé de tout mettre sous la main et sous la verge divine[1] ; disposition qui, selon eux, importe fort à la religion : mais tenir un tel langage, c’est vouloir gratifier Dieu par le mensonge. D’autres encore craindroient que, par la force de l’exemple, les mouvemens

  1. C’est-à-dire, sous la verge du prêtre ; car, lorsque le prêtre fait parler Dieu, il le fait presque toujours parler en homme et pour l’intérêt de l’homme qui lui sert d’interprète.