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brant avec autant de pompe et de solemnité, qu’un mariage légitime, l’union illicite de la foi et des sens ; chatouillant les

    nient de nourrir l’orgueil humain et tous les vices qui en dérivent, il est nécessaire de ramener de temps en temps les jeunes physiciens à la science qui apprend à faire un bon usage de toutes les autres. S’il y a une moralité dans l’univers, comme on n’en peut douter, dès-lors les causes morales y étant mêlées par-tout avec les causes physiques, et par conséquent en partie causes de ces mouvemens mêmes qui sont l’objet de la physique, pourquoi ne pas entrelacer, dans nos livres, ces deux espèces de causes, comme elles le sont dans l’univers, dont ces livres doivent être le tableau ? Quelle différence, ô lecteurs aussi sensibles que judicieux ! de cette physique sèche et toute tissue de faits au fond assez indifférens, ou de bizarres formules, à cette autre physique qui, en déployant à nos yeux le vaste et magnifique spectacle de l’univers, y met ou plutôt y laisse un Dieu qui donne à ce grand tout l’unité, l’âme et la vie, comme l’ont fait Niewenttyt, Pluche et Bernardin, qui, à la vérité, donne quelquefois un peu dans l’excès, mais dans un excès infiniment moins dangereux que l’opposé. Sans ce correctif, cette