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moins, il tenoit tout ; et le voilà répétant mille et mille fois les mêmes essais, sans jamais se lasser. Si, chemin faisant, et parmi les hazards de l’expérience, il rencontre quelque fait dont la physionomie soit un peu nouvelle, et qui lui paroisse de quelque utilité, il s’en saisit aussi-tôt comme d’un gage et d’un garant de tout le reste. Son imagination se repaît de cette petite découverte ; il la vante, il l’exagère, en tous lieux il en fait un grand étalage, et ce léger succès lui faisant concevoir les plus hautes espérances l’encourage à continuer. Cependant l’on ne peut disconvenir que les alchymistes n’aient inventé bien des choses, et que nous ne leur devions même plus d’une découverte utile. Mais c’est à eux sur-tout que s’applique avec beaucoup de justesse la fable de ce vieillard, qui, en léguant à ses enfans un prétendu trésor enfoui dans sa vigne, ajouta qu’il ne se rappelloit pas bien l’endroit où il l’avoit caché ; mais qu’en cherchant avec un peu de constance, ils le trouveroient. Le père mort, les voilà