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encore, à la vue de l’indigence réelle qu’elle couvre, et l’on sentira enfin combien est pauvre et misérable cette prétendue science qui a jusqu’ici occupé les esprits, et s’en est comme emparée.

Que si, daignant abaisser son esprit à la considération de choses plus curieuses qu’importantes, on passe aux travaux des alchymistes, on ne saura trop s’ils doivent être un objet de compassion ou de risée. En effet, l’alchymiste se berce d’éternelles et chimériques espérances : lorsque ses premières tentatives ne sont point heureuses, il n’en accuse que ses propres erreurs et ne s’en prend qu’à lui-même ; c’est qu’il n’aura pas bien compris les termes de l’art ou les expressions particulières des auteurs. Puis il va écoutant tous les contes qu’on lui fait à ce sujet, et prêtant l’oreille à tous ces petits secrets qu’on lui promet. Ou bien ce sera peut-être que, dans les minutieux détails de ses manipulations, il se sera quelque peu écarté du vrai procédé ; un grain, ou une seconde de plus ou de