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durant tant de siècles. Or, observez que toutes ces inventions mêmes dont nous parlons ici, ont de beaucoup précédé la philosophie, et les arts qui ne se rapportent qu’à l’esprit. On peut dire même qu’à l’époque où sont nées ces sciences rationnelles et dogmatiques, l’invention des procédés utiles a pris fin.

Que si des ateliers on passe aux bibliothèques, on sera d’abord frappé d’admiration à la vue de cette immensité de livres de toute espèce qu’on y a entassés : puis venant à regarder ces livres de plus près, à bien examiner et les sujets qu’on y traite, et la manière dont ils sont traités, en un mot, tout leur contenu, on sera frappé d’étonnement en sens contraire, en s’assurant par soi-même que tous ces volumes se réduisent à d’éternelles répétitions des mêmes pensées ; et en voyant les hommes dire et redire, faire et refaire toujours les mêmes choses, de l’admiration qu’excitoit, au premier coup d’œil, cette apparente abondance, l’on passera à un étonnement plus grand