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connoissant assez l’avantage que donnent au premier sa longue expérience, le grand nombre et la diversité des choses qu’il a vues, ouï dire, ou pensées lui-même ; c’est ainsi, et par la même raison, que si notre siècle, connoissant mieux ses forces, avoit le courage de les éprouver, et la volonté de les augmenter en les exerçant, on auroit lieu d’en attendre de plus grandes choses que de l’antiquité où l’on cherche ses modèles ; car le monde étant plus âgé (b) la masse des expériences et des observations s’est accrue à l’infini.

Et ce qu’il faut encore compter pour quelque chose, c’est que, par le moyen des navigations et des voyages de long cours, qui se sont si fort multipliés de notre temps, on a découvert dans la nature et observé une infinité de choses qui peuvent répandre une nouvelle lumière sur la philosophie. De plus, ne seroit-ce pas une honte pour le genre humain, d’avoir fait de nos jours tant de découvertes dans le monde matériel, et de