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avancé ; la route qu’on a choisie pour aller au but, est absolument fausse et tout-à-fait inaccessible. Est-il rien de plus étrange pour tout homme capable de juger sainement des choses, que de voir qu’aucun mortel jusqu’ici n’ait pris soin, n’ait eu à cœur de tracer pour l’entendement une route qui partit des sens et de l’expérience, et qu’on ait abandonné le tout aux incertitudes et aux obscurités des traditions ; ou encore aux alternatives et au tournoiement de la dispute et de l’argumentation ; ou, enfin, aux fluctuations et aux détours sans fin d’une expérience fortuite, vague et confuse ? Que tout homme de sens, arrêtant son attention sur ce sujet, se demande quelle est la marche que suivent la plupart des hommes, lorsqu’ils entreprennent quelque recherche et veulent jouer le rôle d’inventeurs ; la première chose qui va se présenter à son esprit, c’est cette marche grossière destituée de toute méthode, qui leur est si familière. Or, voici comment s’y prend