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Si par hazard vous rencontrez quelque homme de lettres ou artiste d’un esprit plus pénétrant et avide de gloire, qui s’occupe sérieusement de quelque découverte, malheur à lui ! ce ne sera qu’aux dépens de sa fortune. Mais tant s’en faut que le plus grand nombre se propose vraiment pour but d’augmenter la masse des sciences et des arts, que de cette masse qui est déjà sous leur main, ils ne tirent tout au plus que ce qui peut être de quelque usage dans leur profession, ou qui peut servir à augmenter leur fortune, à étendre leur réputation, ou à leur procurer tout autre avantage de cette espèce. Si encore dans une si grande multitude, il s’en trouve un seul qui ait pour la science une affection sincère, et qui l’aime pour elle-même, vous le verrez plutôt occupé à varier le sujet de ses méditations, et à se promener, pour ainsi dire, dans les différentes sciences, que s’attacher constamment à la recherche de la vérité, en suivant une méthode sévère et