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Ainsi, on ne doit pas se hâter de nous demander des procédés nouveaux, des moyens extraordinaires, notre marche n’étant pas de déduire, comme les empyriques, des opérations et des expériences déjà connues, d’autres expériences et d’autres opérations ; mais d’extraire d’abord de ces opérations et de ces expériences déjà connues, d’abord les causes et les principes ; puis de déduire de ces principes, d’autres expériences et d’autres opérations.

Cependant, on ne laisse pas de trouver dans nos tables d’invention et dans notre histoire naturelle, beaucoup d’indications et de vues pour la pratique, dont pourront tirer parti ceux qui, par état ou par goût, se livrent plus particulièrement à ces applications.

Nous n’exclurons point de ces tables ou de cette histoire, et ne dédaignerons pas les expériences communes, triviales, grossières ou minutieuses en apparence, ou même rebutantes, pourvu qu’elles soient instructives. Car c’est d’abord la lumière seule que nous cherchons et tâchons de saisir partout où nous la trouvons : bien différens en cela de ceux qui, au lieu de la faire briller à tous les yeux, ne cherchent qu’à briller eux-mêmes, nous préférons toujours un fait trivial qui peut nous éclairer, à un fait éclatant qui nous étonne, sans nous apprendre rien de nouveau. Ces faits qui, au premier coup d’œil, paroissent méprisables, peu-