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je veux parler de l’aveu formel des auteurs et des maîtres qui sont aujourd’hui le plus suivis. Car ceux-là mêmes qui prononcent sur toutes choses avec tant de confiance, ne laissent pas, de temps à autres, et lorsqu’ils sont plus capables d’examen, de changer de langage, et de se répandre aussi en plaintes sur la subtilité dus opérations de la nature, sur l’obscurité des choses et la foiblesse de l’esprit humain. S’ils s’en tenoient à cet aveu, ils pourroient peut-être décourager les esprits les plus timides. Quant à ceux qui ont plus d’élan et de confiance en leurs propres forces, ces plaintes ne feraient qu’éveiller encore plus leur émulation, et les exciter à redoubler leurs efforts pour avancer plus rapidement dans la carrière des découvertes. Mais ce n’est pas assez pour eux que d’avouer leur propre ignorance et leur propre impuissance ; il faut encore que tout ce qu’eux ou leurs maîtres n’ont pu découvrir ou exécuter, ils le relèguent hors les limites du possible, et comme en raisonnant