Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/315

Cette page n’a pas encore été corrigée

ce principe de religion qui veut que la foi se manifeste par les œuvres, s’applique fort bien la philosophie. Il faut aussi la juger par ses fruits, et si elle est stérile, la rejeter comme inutile ; sur-tout lorsqu’au lieu de raisins et d’olives qu’elle devroit donner, elle ne produit, à force de disputes et de débats, que des épines et des chardons.

LXXIV.

Il faut aussi tirer quelques indications de l’accroissement et du progrès des sciences et des philosophies ; car celles qui ont leur fondement dans la nature même, croissent et se perfectionnent : quant à celles qui n’ont d’autre base que l’opinion, elles varient tout au plus, mais elles ne croissent point. Que si ces doctrines dont nous parlons, et qui, dans leur état actuel, sont comme autant de plantes séparées de leurs racines, eussent été enracinées dans la nature même, et de manière à pouvoir en tirer toute leur substance, les eût-on