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couroient de ville en ville, étalant partout leur prétendue sagesse, et la faisant chèrement payer. La conduite des derniers étoit plus noble et plus généreuse : ils avoient un domicile fixe ; ils ouvroient des écoles et philosophoient gratis. Néanmoins, les philosophes des deux espèces bien que différens, à certains égards, avoient cela de commun, qu’ils tenoient école, qu’ils faisoient de la philosophie un métier, et étoient tous disputeurs. Tous fondoient certaines sectes, introduisoient des espèces d’hérésies philosophiques[1] et les défendoient avec chaleur. En sorte qu’on peut appliquer à toutes ces doctrines sans exception, ce mot assez heureux que le jeune Denys adressoit au seul Platon : ce sont propos de vieillards

  1. Ce mot, dans son acception originelle ne signifioit pas une opinion fausse en matière de religion mais seulement une opinion positive, décidée, constante, un dogme ; et Cicéron l’emploie quelquefois dans ce dernier sens.