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et d’autre, des causes à découvrir ou à choisir, les unes animées, les autres inanimées.

(p) Il faut s’attacher d’abord aux expériences lumineuses, et non aux expériences fructueuses. L’auteur du Désordre Régulier, étonné de ce grand nombre de sociétés d’arts, de sciences et d’agriculture, qu’il voyoit en France, mais plus encore de l’apparente activité de certaine chymistes, hommes de la première qualité (Lauragais, Chaulnes, Courtenvaux), se faisoit à lui même cette question : est-il croyable que, dans un siècle si cupide et si grossièrement volupteux, il règne un véritable goût pour les sciences ; ou ne seroit-ce qu’une affectation produite par la grande influence qu’ont eue en Europe Frédéric, Catherine et les Encyclopédistes ? Ni l’un ni l’autre, se répondoit-il ; ce qu’ils cherchent, c’est le plaisir qui les fuit, précisément parce qu’ils le cherchent : ils ne savent point l’acheter par un véritable travail, et il ne se vend à eux qu’au poids de l’or. C’est donc cet or qu’ils cherchent dans leurs champs et au fond de leurs creusets. Ils bouleversent la vigne, pour déterrer le trésor qu’ils y croient caché. Quand la caisse publique se ferme à leur avidité, nouveau Midas, ils veulent tout convertir en ce métal chéri. Mais ce qu’ils cherchent, ils ne le trouveront pas ; et de toutes leurs dépenses, il ne leur restera que les oreilles du roi de Phrygie. Pour prix