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pour ne point faire dépendre de son système le traitement des maladies, et il l’appuie uniquement sur l’expérience ; ne donnant ses explications et ses classifications que comme un moyen pour mettre de l’ordre dans ses idées et pour aider la mémoire ce qui est leur principale destination.

(m) Ne souffrent pas que le vuide ait lieu. Voilà l’hypothèse de l’horreur de la nature pour le vuide, très positivement et très clairement énoncée elle le sera encore plus affirmativement ailleurs. Ce n’étoit pas la peine, dira-t-on, de chasser tous ces fantômes, pour les remplacer par celui-là ; mais, avant de condamner Bacon, il seroit bon peut-être de fixer un instant son attention sur cette question : y a-t-il une différence bien réelle entre l’hypothèse de l’attraction newtonnienne et celle de l’horreur du vuide ? Non, peut-on répondre, du moins quant aux effets. Supposons deux corps, A et B, qui s’attirent réciproquement, mais séparés par un troisième corps C, qui les empêche de se réunir, malgré la grande envie qu’ils en auroient, et cet amour qui les fait tendre l’un vers l’autre. Si j’enlève le corps C, alors ces deux corps amoureux l’un de l’autre se porteront l’un vers l’autre, et rempliront le vuide, comme s’ils le haïssoient. L’amour supposé par les modernes produira précisément le même effet que l’aversion supposée par les anciens ; et il n’y aura au fond