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pur, du mouvement actuel, ou de l’acte, c’est le pur fait bien détaillé, c’est le comment de ce mouvement, observé tel qu’il est, tel que la nature le présente et avec toutes ses circonstances ; comme sa direction, sa durée, sa vitesse, la quantité de matière, la grandeur, la figure, la situation, etc. des corps mus et des corps mouvans, enfin l’assemblage et de ces corps et de leurs mouvemens. Ce passage signifie aussi que pour être vraiment physicien, il faut, d’après le conseil de Locke, ou de l’expérience, et lorsqu’il ne s’agit encore que de concevoir les choses, réelles ou possibles, s’accoutumer à penser sans mots, de peur d’employer des mots mal définis, et de les prendre pour des choses ; de peur enfin de parler quand il ne s’agit pas de paroles ; qu’il faut avoir reçu ou se donner soi-même, non une imagination logique qui se paie de termes abstraits, en attendant des idées ; ou une imagination poétique qui exagère ou défigure tout ; mais une imagination méchanique qui se représente les choses telles qu’elles sont, et aussi nettement que si l’œil les voyait. Pour mériter aisément une place honorable en philosophie, il faut y entrer par la méchanique, et dans la méchanique, par l’horlogerie ; celui de tous les arts qui, en embrassant le plus grand nombre de moyens de ce genre, exige la théorie la plus précise et la plus complète : cette