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de trous, de vuide, ou de filières, le nom de moule intérieur. Ce nom de moule lui conviendra puisqu’une matière va s’y mouler. La qualification d’intérieur lui conviendra également, puisque le nombre des pores intérieurs qui vont servir de moules, étant infiniment plus grand que celui des pores extérieurs, c’est principalement la partie intérieure de cet assemblage que nous allons considérer. Et il n’y aura point de contradiction dans les idées, puisque l’imagination se peint tout cela aussi aisément et aussi nettement que si l’œil le voyant actuellement l’aidoit ainsi à le voir. Cela posé supposons que les parties d’un fluide soient chassées dans tous ces vuides servant de moules, par une force quelconque à laquelle on donnera tel nom qu’on voudra ; et de manière que chaque molécule du fluide heurtant une molécule du solide, la déloge et se mette à sa place : supposons de plus que chaque molécule nouvelle, en se logeant, adhère à l’assemblage, et qu’après la totale substitution, toutes les nouvelles molécules adhèrent les unes aux autres, qu’arrivera-t-il à la fin ? que toute la substance de ce corps sera renouvelée, et que sa forme sera conservée. C’est peut-être ainsi que s’opèrent toutes les nutritions et tontes les générations d’animaux de végétaux et de minéraux. Car, les premiers corps une fois formés, et les filières une fois établies, ces moules