se porter avec rapidité dans toutes les directions » comme elle le fait. Ce fluide doit être plus abondant, plus actif, plus à nud, dans certaines substances, que dans d’autres, c’est-à-dire, y conserver la plus grande partie de son activité dont il n’exerce que la moindre partie sur les molécules matérielles qui l’environnent ; et quelques-unes de ces substances doivent être connues. Ne pourroit-on pas, en travaillant ces mêmes substances à l’aide du feu, ou par tout autre moyen, concentrer, aiguiser, pour ainsi dire, et développer encore davantage cet agent : et à l’aide d’une liqueur qui en seroit presque entièrement composée, faire, en quelques jours, et même en quelques heures, ce que la nature n’opère qu’à force do siècles ou d’années à l’aide de cet agent rarifié, enveloppé et presque amorti, comme il l’est par presque toutes les substances avec lesquelles il se trouve combiné ? Il importe donc à la chymie et par conséquent à la physique, de savoir si l’agent universel est une substance immatérielle, intelligente, insaisissable, qui peut tout sur nous, et sur laquelle nous ne pouvons rien ; ou une substance matérielle, aveugle et saisissable ; attendu que, dans cette dernière supposition, il seroit moins absurde et moins téméraire de tenter ces grandes opérations dont nous parlions plus haut. De plus, s’il est vrai que la na-
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