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taines manipulations des arts méchaniques, ou l’on voit les corps prendre successivement cent formes différentes par voie de combinaison ou de séparation, il est ainsi porté à imaginer que la nature fait quelque chose de semblable dans la totalité de l’univers. De là cette chimérique hypothèse des quatre élémens et de leur concours auquel on attribuoit la formation des corps naturels. Au contraire, lorsque l’homme envisage la nature comme libre dans ses opérations, il tombe souvent dans l’hypothèse de la réalité des espèces, soit d’animaux, de végétaux ou de minéraux ce qui ne mène que trop aisément à cette autre supposition : qu’il existe des formes originelles de toutes choses, des moules primitifs[1] que la

  1. Des moule intérieurs, des germes préexistans. Quand on demande à un germinaliste comment se sont formés les divers corps organisés on en obtient cette réponse très satisfaisante : ils étaient tout faits, et la génération ne fait que les développer ; c’est-à-dire, après avoir fait une