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doit faire d’autant plus d’efforts pour préserver les esprits de cette manie, que ce mélange indiscret des choses humaines avec les choses divines, n’enfante pas seulement une philosophie toute phantastique et imaginaire, mais de plus l’hérésie. Ainsi rien de plus salutaire que la circonspection en traitant de tels sujets ; et c’est assez de rendre à la foi ce qui appartient à la foi.

LXVI.

Voilà ce que nous avions à dire sur cette autorité qu’usurpent les philosophies fondées, ou sur les notions vulgaires, ou sur un petit nombre d’observations et d’expériences, ou enfin sur des opinions superstitieuses. Parlons maintenant du choix peu judicieux de cette matière même, sur laquelle travaillent les esprits, sur-tout dans la philosophie naturelle. L’entendement est quelquefois infecté de certaines préventions qui viennent uniquement de ce qu’étant trop familiarisé avec certains procédés, cer-