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L’orgueil qui a fait craindre aux savans de déroger en s’abaissant aux détails de l’observation et de l’expérience sut des sujets matériels et communs ;

L’excessive déférence pour l’antiquité ;

La stupide et l’oiseuse admiration pour les inventions et les découvertes déjà faites ;

L’artifice et le manège des écrivains qui dans leurs traités sur les sciences les moins avancées, trouvoient moyen, à l’aide de leurs méthodes compassées et de leurs fastueuses divisions, d’arrondir les parties défectueuses, et de les faire paroître complètes ;

Le caractère et la conduite de certaine charlatans, en partie dupes de leurs propres prestiges et en partie fripons, qui, en lassant la crédulité du genre humain par leurs magnifiques promesses, et lui annonçant des opérations merveilleuses, telles que transformations de corps, productions de nouvelles espèces, prolongation de la vie, guérisons subites, prédictions, révélation des choses cachées, l’ont tellement prévenu contre toute tentative en ce genre, que tout mortel, tenant un peu à sa réputation n’ose plus s’en occuper ;

La pusillanimité des savans, la futilité des objets auxquels ils aspirent, et les tâches mesquines que s’imposent la plupart d’entr’eux ;

La ruse orgueilleuse des maîtres peu inventifs