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autres livres sacrés[1]. Ce qui est (s’il est permis d’employer le langage des saintes écritures), chercher les choses mortes parmi les vivantes[2] ; et l’on

  1. D’autres ont cru apercevoir dans Homère ou dans Virgile, les principes de toutes les sciences ; ils vouloient dire apparemment les principes de celles qu’ils possédoient eux-mêmes ; c’est-à-dire, fort peu de chose. Il entre pourtant dans ce préjuge, comme dans beaucoup d’autres, un peu de vérité. Les poètes et les prophètes, jaloux d’entasser les métaphores et les similitudes, comparant beaucoup, et des objets de toute espèce, saisissent quelquefois des rapports très réels, mais à leur insu, ils donnent ainsi à un lecteur judicieux des leçons de physique, dont ils ne profitent pas eux-mêmes ; et comme ils empruntent à la physique des rapports poétiques, on peut tirer de leurs similitudes poétiques, des analogies vraiment physiques, dont ensuite, en en ôtant la broderie et l’exagération, on fera des vérités.
  2. Dans le langage de l’écriture sainte, les choses mortes, c’est tout ce qui tient aux sens, à la matière, aux intérêts du corps ; les choses vivantes, sont celles qui tiennent à l’esprit, aux intérêts de l’âme, à la religion purifiée de toute idolâtrie.