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nombre d’expériences ; et telle est la foible lueur dont elle se contente. Aussi ce genre de systèmes qui semblent si probables et si approchant de la certitude à ceux qui rebattent continuellement ce petit nombre d’expériences qui les appuient, et qui en ont l’imagination frappée, paroissent-ils à tout autre incroyables et vuides de sens. C’est ce dont on voit un exemple frappant dans les chimistes et leurs règles chimériques ; car, de nos jours, il seroit peut-être difficile d’en trouver ailleurs, si ce n’est peut-être dans la philosophie de Gilbert ; mais ce n’est point une raison pour négliger toute espèce de précaution à cet égard. Car nous prévoyons déjà et pouvons prédire que si les hommes, éveillés par nos avertissemens, s’appliquent sérieusement à l’expérience, en bannissant toutes les doctrines sophistiques, alors enfin par l’effet de cette précipitation naturelle à l’entendement, et de son penchant à s’élancer du premier vol, aux propositions générales, et aux principes