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physique ; on y reconnoît quelque peu de la nature et de l’expérience ; cela sent le corps et la matière : au lieu que la physique d’Aristote n’est qu’un fracas de termes de dialectique et cette dialectique, il l’a remaniée dans sa métaphysique sous un nom plus imposant, et pour paroître s’attacher plus aux choses mêmes qu’à leurs noms[1]. Que si dans ses livres sur les animaux, dans ses problèmes et dans quelques autres traités, il est souvent question de l’expérience, il ne faut pas s’en laisser imposer par le petit nombre de faits qu’on y trouve : ses opinions étoient fixées d’avance ; et ne croyez pas

  1. Magis realis quàm nominales. Ce passage fait allusion à la fameuse dispute des réistes et des nominaux. Les derniers soutenaient que tous les objets, variant sans cesse dans l’univers et ne demeurant pas deux instans de suite dans le méme état, à proprement parler, on ne peut jamais dire d’aucun : cela est, et qu’il n’y a de fixe que les noms qu’on leur donne. Le sentiment des premiers étoit à peu près conforme à l’opinion reçue. Voyez la note  (l).