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reurs et de la fausse philosophie, se partage en trois branches ; savoir : la branche sophistique, l’empirique, et la superstitieuse.

LXIII.

Cherchons-nous un exemple de la première espèce ; nous en trouvons un très frappant dans Aristote, qui a sophistiqué sa philosophie naturelle par sa dia-

    (témoin son génie familier), donnoient quelque peu. Comme ce sentiment de modestie et d’humilité qu’exige la religion, est aussi la meilleure disposition pour philosopher, parce qu’il fait naître le doute, principe de toute sagesse, et facilite toutes les opérations de l’esprit en assouplissant l’organe de la pensée ; les philosophes, étonnés de cette facilité qu’ils éprouvent dans les courts momens où ils parviennent à se défaire de leur vanité, qui, dans tout autre temps, tient leurs fibres trop tendues, s’imaginent aisément qu’ils sont inspirés ; qu’un ange, un génie, Dieu même ou ce qu’ils appellent l’esprit, leur parle, et qu’il leur suffit de le laisser dire. Comme j’ai fait par moi-même l’épreuve de ce genre d’illusions, je puis, mieux que tout autre, en donner l’idée et en indiquer les causes.