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presque uniquement occupés de religion et de théologie ; et que les gouvernemens eux-mêmes surtout dans les monarchies, n’eussent pas témoigné une si grande aversion pour les nouveautés de ce genre et même pour toutes les spéculations qui tendent indirectement au même but ; aversion telle, que si quelques écrivains s’en occupent encore de notre temps, ce n’est qu’aux risques et au détriment de leur fortune, qu’ils osent le faire ; trop assurés d’être, en le faisant, non-seulement frustrés des récompenses auxquelles ils pourraient prétendre, mais même sans cesse exposés à l’envie ou au mépris : sans ces obstacles dis-je, nul doute que de nos jours on n’eût vu naître une infinité de sectes et de systèmes philosophiques, tout semblables à ceux qu’on vit autrefois dans la Grèce, où les esprits étoient plus libres, se multiplier et se diversifier si prodigieusement. Car, de même que sur les phénomènes célestes, on peut imaginer différentes hypothèses on peut aussi,