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tion du langage ; enfin, préjugés d’école, ayant pour causes l’excessive déférence pour les maîtres, et l’habitude des fausses méthodes.

Chacun de ces quatre genres se subdivise en un grand nombre d’espèces qui doivent être dénombrées définies et analysées avec la plus grande exactitude.

Pour relever ces différentes erreurs, nous ne pourrons procéder par voie de réfutation ; comme nous ne sommes d’accord ni sur les principes ni même sur les formes de démonstration, il n’y a pas moyen d’argumenter. Ainsi, nous nous contenterons d’indiquer etde spécifier les signes et les causes de la mauvaise constitution de la philosophie reçue, source de toutes ces erreurs ; et nous commencerons par les signes.

Ces signes se tirent de la considération

Des temps et des lieux où les sciences ont été cultivées ;

Du caractère et du tour d’esprit des nations qui se sont le plus adonnées à cette culture ;

De la qualité et de la quantité des fruits qu’elle a produits ;

De la lenteur ou de la rapidité de leurs progrès ;

De l’aveu formel des maîtres qui ont inventé ou enseigné ces prétendues sciences ;

Du schisme perpétuel qui a régné entre les différentes sectes de philosophes ;