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On a été encore plus loin : on a imaginé je ne sais quelle proportion ou progression décuple, qu’on attribue à ce qu’on appelle les élémens, supposant que leur densité va croissant dans ce rapport[1] et mille autres rêves de cette

  1. Fuld, d’après quelques anciens, ou ses propres rêves, a avancé que la terre est dix fois plus dense que l’eau ; l’eau, dix fois plus dense que l’air ; et l’air, dix fois plus dense que le feu. La vérité est que les expériences font l’eau au moins huit cents fois plus dense que l’air, et qu’il n’est point de substance connue qui soit précisément dix fois plus dense que l’eau ; sinon l’argent, dont la pesanteur spécifique approche de ce rapport : mais alors, si nous regardons les métaux comme des terres, que ferons-nous de l’or, dont la pesanteur spécifique est à celle de l’eau, à peu près comme 19,6 à 1 ? D’autres systématiques, et dans le même esprit, ont supposé que les distances des sept planètes entr’elles sont en même raison que les sept divisiona du monocorde, qui donnent les sept degrés ou intervalles de l’octave dans le mode majeur ; proportion d’où naissoit probablement cette douce harmonie des sphères célestes, entendue par certains disciples de Pythagore