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fait dans tout autre temps et dans tout autre lieu ; ce qu’il a fait, il le refait sans cesse, pour le défaire et le refaire encore dans l’immensité des espaces et l’éternité des temps : il ne fait rien en petit, qu’il ne fasse en grand ; rien, invisiblement, qu’il ne fasse visiblement, pour qui, dans les effets mêmes, sait lire les causes. En un mot, chaque point de l’univers contient en petit ce qui est en grand dans le tout. Ainsi, ce que nous ignorons, tient, ressemble..... que dis-je ! est dans ce que nous savons. Mais, si la science qui nous manque est dans la science même que nous possédons, c’est seulement dans cette science mieux approfondie ; et il faut savoir l’y découvrir, à l’aide de l’analyse et de l’anologie, les deux yeux du génie. C’est cet art de lire l’invisible dans le visible, l’inconnu dans le connu, que Bacon veut nous apprendre, après nous avoir appris que notre prétendue science n’est que routine et étalage. Car ces faits qu’il a rangés dans les trois tables qui font partie du second livre, sont presque tout assez communs ; mais ce qui ne l’est pas, c’est le résultat et la méthode qui y conduit. Les opérations de la nature sont une sorte de chiffre dont le novum organum donne la clef ; et les mots qu’on déchiffre successivement, par le moyen de cette clef, aident à déchiffrer les autres.