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une explication et qui contente notre vanité, sans augmenter nos connoissances. De même nous savons que, de telle semence, déposée dans telle espèce de terre, dans tel temps et dans tel lieu, sortira lentement une plante, un arbuste, ou un arbre d’un volume immense en vertu d’une force et d’un méchanisme, qui sont également inconnus et à ceux qui tentent d’expliquer ce développement, et à ceux qui avouent ingénument leur ignorance sur ce point. Il en est de même de toutes les générations d’hommes, d’animaux, de plantes, de minéraux ; des phénomènes de la nutrition, des fermentations, de l’aimant, de l’électricité, de la poudre à canon, des poudres fulminantes, etc. que dis-je ! de tous les phénomènes réels et possibles. À proprement parler, nous ne connoissons point de causes, mais seulement des signes : ces signes nous servent pour reconnoître les agens dont nous avons besoin, pour nous les procurer, pour les appliquer, pour obtenir leurs effets. Lorsque nous avons besoin de ces effets, nous appliquons ces agens ; puis la nature fait le reste ; et ce que nous lui laissons faire, nous croyons l’avoir fait. Mais, je le répète, nous ignorons comment ces agens produisent ces effets ; parce que toutes ces transformations, même celles qui nous importent le plus, et qui se font à chaque instant ou en nous, ou autour nous, s’opèrent par des combinai-