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savoir, ils ôtent ainsi aux sens et à l’entendement toute autorité. Au lieu que nous, qui disons seulement qu’on ne peut, par la méthode reçue, acquérir de grandes connoissances sur la nature, nous proposons une autre méthode, dont le but est de chercher et de procurer sans cesse des secours aux sens et à l’entendement.




Commentaire du premier chapitre.

(a). Tout le reste, la nature l’opère à l’intérieur et hors de notre vue. Ce passage a d’autant plus besoin d’explication, qu’il y est question de l’art même d’expliquer. Un morceau d’or plongé dans l’eau régale s’y dissout ; voilà ce que nous savons mais comment s’opère cette dissolution ? voilà ce que nous ignorons ; car ce mot d’affinité que nous employons pour désigner la force par laquelle l’eau régale attaque le métal et désunit ses parties ; ce mot, dis-je, ne nous apprend point quelle est cette force ni comment elle agit. Ce n’est qu’un nom donné à une cause dont l’existence nous est démontrée mais dont la nature nous est inconnue nom que nous prenons pour