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De toutes ces notions les plus mauvaises, ce sont les plus générales ; les notions moyennes sont un peu moins défectueuses ; enfin, celles des espèces du dernier ordre et celles des individus sont les meilleures. ·

La méthode inductive qu’on suit ordinairement dans la confection des axiomes (ou principes) qui servent de base à ces syllogismes ne vaut pas mieux que les notions qui servent de base à ces principes.

Après avoir jeté un coup d’œil sur un petit nombre de faits douteux, on les étend excessivement par des conjectures non moins hâtives, et du premier vol on s’élance aux principes les plus généraux. Puis regardant ces principes hasardée, comme autant d’axiomes incontestables, immuables, on en veut déduire les propositions moyennes : Tel est le foible gond sur lequel roulent toutes les disputes.

Mais de tels principes ne peuvent soutenir un examen sérieux, ils sont continuellement exposés à être renversés par le premier fait contradictoire qui se présente. Et alors on tâche de les sauver par de frivoles distinctions, ou par de continuelles modifications, qu’on se seroit épargnées si l’on avoit d’abord limité ces principes.

La véritable induction, qui est le principal sujet de cet ouvrage, procède avec plus de défiance et