Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/166

Cette page n’a pas encore été corrigée

puissent être jamais d’un grand usage pour inventer des moyens réels et effectifs, la subtilité de la nature surpassant infiniment celle des argumens. Mais les principes extraits des faits particuliers avec ordre et avec méthode conduisent aisément à de nouveaux faits particuliers, et c’est ainsi qu’ils rendent les sciences actives.

XXV.

D’où ont découlé ces principes sur lesquels on se fonde aujourd’hui ? d’une poignée de petites expériences, d’un fort petit nombre de faits très familiers, d’observations triviales[1] ; et comme ces principes sont, pour ainsi dire, taillés à la mesure de ces faits, il n’est pas étonnant qu’ils ne puissent conduire à de

  1. Le vrai défaut de ces observations n’est pas d’être triviales ; mais d’être en petit nombre, mal choisies et mal analysées ; car les faits les plus communs, et par conséquent les plus généraux, sont la base la plus solide des principes.