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également à la partie spéculative et à la partie active.

Quant à la partie spéculative, elle se réduit à un seul point ; savoir : à établir un axiome vrai[1], (ou un tout com-

  1. Un axiome, dans la langue reçue, est une proposition évidente par elle-même ; ce qui suppose qu’il en est de telles, mais au fond il n’en est point : celles qu’on désigne par cette qualification, ne sont que des énoncés collectifs de faits analogues et très familiers ; et les axiomes, ainsi que les définitions géométriques, sont de même nature. Si nous n’eussions jamais vu, touché, etc. de triangles, nous n’aurions point l’idée de cette figure, et nous ne pourrions la définir. Il me suffit, dit-on communément, d’avoir l’idée de tout et l’idée de partie, pour voir à l’instant que le tout est plus grand que sa partie. Sans doute ; mais si vous n’eussiez jamais vu, touché etc. aucun tout, ni aucune partie, vous n’auriez point ces deux idées et par conséquent vous ne pourriez les unir pour en former cette proposition. Tout être qui n’auroit jamais rien senti, ou jamais remarqué ses sensations, ne pourroit rien savoir ; il ne sauroit pas même qu’il existe. Or sentir et remarquer ce qu’on sent, c’est observer, c’est acquérir de l’ex-