tre fin aux erreurs, en marquant un terme et des limites aux immenses et vagues excursions de l’esprit humain. En effet, cette marche philosophique, qui consiste à faire une exacte et complète analyse des sujets d’observation, sans trop s’attacher aux individus, aux mesures très précises et aux différences minutieuses (degré de précision qui suffit dans les sciences), et à en extraire méthodiquement les notions ou idées, est infiniment plus courte, plus facile, plus à notre portée, et nous met beaucoup mieux en état de distinguer à chaque pas ce qui est fait de ce qui reste à faire, que cette autre manière de philosopher, qui se réduit à des spéculations abstraites et à de vagues méditations. Tout le fruit qu’on retire de cette dernière, c’est de flotter sans cesse entre les opinions contraires, et de tourner perpétuellement dans le même cercle. Quelque personnage grave et judicieux (du moins à ses propres yeux), transportant dans la philosophie cette prudence défiante qui le
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