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ment provisoires et comme usuraires, qui pourront suffire jusqu’à ce qu’on ait une pleine connoissance du sujet qui nous occupe ; préparation, dis-je, qui se réduit presque uniquement à fermer tout accès aux soupçons et aux défiances qui selon toute apparence, naîtroient des préjugés reçus (comme d’une sorte d’affection hypocondriaque et de maladie épidémique), et qu’il faut, avant tout, avoir soin de dissiper ; de peur que, suivant l’expression de certain poëte, nous ne rencontrions quelque visage ennemi qui jette le trouble dans les esprits. Ainsi, 1°. si quelqu’un s’imaginoit que les secrets de la nature sont comme sous le sceau de la divinité, et soustraits à la sagesse humaine par une sorte d’interdit, nous aurons soin de détruire ce préjugé, né de la foiblesse des uns et de la jalousie des autres, et nous présenterons nos vues de manière que, non seulement nous n’auront point à redouter la clameur de la superstition, mais que la religion même sera pour nous.