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prouvés j mais ils méritent du moins d’être aimés.

Dans les choses morales, nous devons tendre au milieu ; mais dans les choses divines, c’est aux extrêmes qu’il faut tendre.

Le superstitieux est, en quelque manière, un homme religieux désigné[1].

J’aime encore mieux ajouter foi à tous les prodiges fabuleux de telle religion que ce soit, que de croire que tout ce que je vois marche sans l’impulsion d’une divinité.

contre.

Cette ressemblance que le singe peut avoir avec l’homme, ne rend cet animal que plus difforme ; il en est de même de la superstition, qui n’est que le singe de la religion.

Autant l’affectation est odieuse dans

  1. Un homme qui croit trop, il est plus aisé de le faire croire assez, que celui qui ne croit point du tout ; car l’assez est contenu dans le trop, et non dans le trop peu, encore moins dans le rien.