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des se présentent toutes ensemble à la vue ; sans quoi leur réunion feroit plus d’effet que leur morcelement. C’est ainsi qu’un homme dont les terres et les possessions sont réunies dans un seul arrondissement, paroît plus riche ; si elles étoient dispersées, il ne seroit pas si facile de les voir toutes à la fois. Ce sophisme trompe en troisième lieu, à cause de la prééminence de l’unité sur la multitude. Car toute composition est de tous les signes d’indigence le plus certain ; et c’est ce qui a fait dire : telles choses qui étant prises une à une ne sont bonnes à rien, ne laissent pas, étant réunies en grand nombre, d’être fort utiles. Ainsi le premier rôle est celui de Marie. Marthe, Marthe, vous vous mêlez de trop de choses, c’est assez d’une. De là cette fable d’Ésope sur le chat et le renard. Le renard se vantoit d’avoir beaucoup d’expédiens et de faux-fuyans pour échapper aux chiens ; à quoi le chat répondoit : pour moi, je n’en ai qu’un sur lequel je compte beaucoup ;