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hommes tirent quelque notion de la vertu et du vice, de la justice et de l’injustice, du bien et du mal, est parfaitement vrai. Mais ce mot de lumière naturelle peut être pris dans deux sens différens : 1°. en tant que cette lumière vient des sens, de l’induction, de la raison, des argumens, conformément aux loix du ciel et de la terre. 2°. En tant qu’elle éclaire l’âme humaine par le sens intime, par l’instinct, selon les loix de la conscience, qui est comme une étincelle, comme un reste de cette pureté antique et primitive. Or, dans ce dernier sens, l’âme humaine ne laisse pas de participer de quelque lumière, pour envisager et discerner la perfection de la loi morale ; lumière qui pourtant n’est pas parfaitement nette ; mais de nature à nous mettre plutôt en état de relever les vices jusqu’à un certain point, qu’à nous instruire pleinement sur nos devoirs. Ainsi, la religion, soit par rapport aux mystères, soit par rapport aux mœurs, dépend entièrement de la révélation divine.