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Réfutation.

Le prestige de ce sophisme est un peu subtil, quoiqu’il soit facile de répondre à l’exemple qu’on allègue pour l’appuyer ; car ce n’est pas simplement en vue du souffle et de l’approbation populaire, qu’on préfère la vertu, attendu qu’il est un précepte qui dit, qu’il faut se respecter soi-même plus que tout autre. En sorte qu’un homme de bien sera le même dans la solitude et sur le théâtre ; quoiqu’il se puisse que les louanges tendent un peu plus les ressorts de sa vertu, de même que la chaleur est augmentée par la réflexion ; mais si cette observation suffit pour infirmer la supposition, ce n’est pas assez pour démêler le faux du sophisme or, voici en quoi consiste ce faux. En accordant même que la vertu, sur-tout celle qui a des travaux et des combats à soutenir, ne soit préférée qu’en vertu des éloges et de la réputation qui l’accompagnent, il ne s’ensuivroit nullement, par rapport à cet appétit et à ce