n’élève assez haut mes espérances, pour penser que cette troisième période des lettres remportera de beaucoup sur les deux autres périodes qui eurent lieu chez les Grecs et les Romains ; pourvu que les hommes veuillent connoître avec autant de sincérité que de jugement, et leurs forces réelles, et ce qui leur manque à cet égard ; et que, se passant pour ainsi dire, de main en main, le flambeau des sciences, et non le boute-feu de la contradiction, ils regardent la recherche de la vérité comme la plus noble des entreprises, et non comme un objet d’amusement ou d’ornement ; qu’ils signalent leur magnificence et emploient leurs fortunes dans des choses solides et dignes de leur attention au lieu de les consumer à des choses triviales et qui se trouvent sous la main. Quant à ce qui regarde nos propres travaux, s’il plaisoit à quelqu’un d’en faire un sujet de critique, il n’y gagneroit autre chose que de tirer de nous ce mot qui est le témoignage d’une souveraine patience : frappe, mais écoute.
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