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ment les meilleurs esprits dans les royaumes et les différentes provinces de l’Europe ; les hommes de cette classe étant aujourd’hui moins embarrassés dans les affaires publiques, qu’ils ne le furent chez les Grecs, dont le gouvernement étoit populaire ; ou chez les Romains, à cause de l’étendue de leur empire ; cette paix dont jouissent, à cette époque, la grande Bretagne, l’Espagne, l’Italie, la France même en ce moment et une infinité d’autres contrées qui ne sont pas en petit nombre ; l’épuisement de tout ce qu’il semble qu’on pouvoit imaginer ou dire sur les controverses de religion, qui depuis si long-temps détournoient les esprits des autres genres d’études ; l’éminente et souveraine érudition de Votre Majesté à laquelle semblent se rallier tous les esprits, comme les oiseaux au phénix ; enfin, cette propriété inséparable du temps, qui lui est comme inhérente, et dont l’effet est que la vérité va se découvrant de jour en jour : quand, dis-je, je réfléchis sur tout cela, il ne se peut que je