Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/45

Cette page n’a pas encore été corrigée

ment de la voiture. Et ce n’est pas une sentence inepte que celle qui dit que c’est l’invective rendue qui est cause du combat. En effet sans la réplique, la première injure tomberoit d’elle même. Ainsi c’est la première qui a donné naissance au mal ; mais c’est la dernière qui en a ôté toute mesure[1]. Ce sophisme trompe encore à cause du mérite de la persévérance qui est dans la continuation, et non dans le premier acte. Le hazard ou la nature peuvent enfanter le premier élan ; mais il n’est qu’une affection bien mûre et un jugement solide qui puissent produire la constance, 2°. Il trompe par

  1. Cette maxime nous paroit fausse de ce que la réplique est, quant au temps, plus voisine du premier coup porté ; il conclut qu’elle en est la cause : mais si la dernière injure est cause du combat, la première est cause de la seconde ; et partant, la première cause du combat : et en dépit de tous les sophistes, en toute querelle, le plus coupable est l’agresseur. Mais lorsque l’offensé en usant de représailles, fait plus que n’exige sa sûreté, alors il partage le délit.