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sujet ; puis elle y fait quelque addition ou quelque changement : l’autre abroge et biffe tout ce qui a été statué jusques là ; puis reprenant le tout, elle y substitue une loi nouvelle et homogène. Nous préférons cette dernière méthode ; car l’effet de la première est que les ordonnances se compliquent et s’embarrassent les unes dans les autres : en la suivant, on remédie bien au mal le plus pressant ; mais cependant on rend le corps même des loix tout-à-fait vicieux.

Quant à la dernière, elle exige de plus grandes précautions ; car alors ce n’est pas moins que sur la loi même qu’on délibère. Il faut donc, avant de porter la loi, bien examiner tous les actes antérieurs et les bien peser ; mais aussi le fruit de cette méthode est de mettre pour l’avenir toutes les loix parfaitement d’accord.

Aphorisme 55.

C’étoit un usage établi chez les Athéniens, par rapport à ces chefs de loix contraires, qu’ils qualifioient d’Antino-